LA VOIE - PERIODE DU CHEMIN DE FER FRANCO-ETHIOPIEN DE 1900 A 1980.



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En provenance des usines "Mossbay steel" et des aciéries "Homécourt et Joeuf", la pose des rails de 20kg/m et 25kg/m se situe entre 1898 et 1914.
En 1947 l’amélioration du tracé, le renforcement de la ligne et des ouvrages d’art permettent une charge par essieu de 9,5t. Une partie du renouvellement des voies est faite avec des rails de 30kg/m, fabriqués dans les usines "Wendel". Ce renouvellement se poursuit jusque dans les années 1975.
Les rails sont tous de type à patins, dit "Vignole", fixés par des crapauds et boulons en acier sur des traverses métalliques, type "Ménélik" fabriquées dans les usines "Virloy" et "Micheville", posées sur un ballast en pierres cassées, d’origine calcaire ou volcanique. La plate-forme a généralement 4m de large. Il y a en outre 75km de voies de gare et d’embranchements particuliers.

LIGNE A : de DJIBOUTI à DIRE-DAOUA (310 km)

Dès la sortie de Djibouti, la ligne attaque des contreforts montagneux et se développe entièrement dans une zone désertique, sablonneuse et pierreuse ou quelques épineux arrivent à survivre. C’est la région des grands mirages ou des amas de pierres apparaissent comme des lacs entourés d’arbres, parcourue parfois par des vents formants de hautes colonnes de sable. Passé le pont d’Harraouah, la végétation change ; on trouve alors de la savane arbustive, dense près des oueds. Les roches primitives marquent le plateau Abyssin avec quelques végétations clairsemées. Après une forte et longue rampe que les trains franchissent en double traction, la ligne pénètre dans Diré Daoua, centre commercial et administratif, point de concentration des produits de la région du Harrar et du Tchercher, situé à 1200m d’altitude. (A l’origine la ville se dénommait Addis-Harrar)

Djibouti à Ali-Sabieh PK 89
- Rampe de 27/1000
- Courbe de rayon 150m (une courbe de rayon 100m).
- Rails de 12m à 30 kg/m 1250/1500 traverses au kilomètre.

Ali-Sabieh à Aïcha PK 145
- Rampe de 16/1000
- Courbe de rayon 300m.
- Rails soudés de 108m à 30kg/m de 1250 à 1500 traverses au kilomètre.

Aïcha à Chénélé PK 297
- Rampes de 13,5/1000.
- Courbes de rayon 200m (une courbe de rayon 160m et une de rayon 140m au col du Harr).
- Rails de 10m à 20kg/m 1600 traverses au kilomètre.

Chénélé à Diré-Daoua PK 310
- Rampe de 25/1000.
- Courbe de rayon 200m.
- Rails de 10m à 20kg/m 1600 traverses au kilomètre.

A titre expérimental il a été soudé des barres de 1507m


LIGNE B : de DIRE-DAOUA à AOUACHE (230 km) (1e partie)

Dès la gare de Diré Daoua quittée, la voie ferrée sinue au pied des montagnes du Tchercher s’élevant graduellement dans un véritable désert, tantôt sablonneux, tantôt rocailleux. Franchissant le col des Assabots à 1480 m elle court aux pieds de la chaîne fertile du versant septentrional du Tchercher qui la longe dans le sud et en bordure du désert Dankali, puissant contrefort qui s’en détache vers le Nord et provoque le redressement, dans cette direction, du fleuve Aouache, venu jusque là de l’ouest sud ouest. La ligne descend ensuite vers l’Aouache et traverse une importante forêt d’euphorbes candélabres et de mimosas parasols plantés sur un terrain accidenté. Elle franchit le fleuve Aouache à 846m d’altitude sur un pont métallique de 151m d’ouverture et de 60m de haut. La bourgade d’Aouache est devenue un centre touristique de premier ordre. Le buffet hôtel de la gare est un rendez vous pour tous les voyageurs qui désirent visiter les hauts plateaux des Aroussis, du Wollo et de l’Aoussa.

LIGNE B : d’AOUACHE à ADDIS ABEBA (244 km) (2e partie)

A la sortie de la station Aouache la ligne traverse un plateau herbeux bordé au sud par le fleuve, descendant sur la vaste plaine de Métahara, dont le nom vient de son lac salé voisin ; elle remonte le long des flancs du massif volcanique, le "Fantale", et traverse d’énormes coulées de lave. A partir de Borchotta apparaissent les cultures et les habitations occupées par des tribus sédentaires. Dès le départ de Nazareth la voie s’élève rapidement sur le plateau du Shoa, elle serpente dans une région riche et peuplée, aux cultures diverses, dont les principaux centres sont Modjo, Débrézeit et Akaki, avant d’arriver à Addis-Abeba son terminus, à 2400m d’altitude.

Renforcement de la ligne et des ouvrages d’art permettant une charge par essieu de 12t.

- Rampe de 25/1000.
- Courbe de rayon 150m
- Rails de 12m de 25kg/m de 1250 à 1500 traverses au kilomètre.
- Rails de 15m de 30 kg/m de 1466 traverses au kilomètre.
- Ballast de 500 litres par mètre.
- 177km de voie en rail soudé.

A titre expérimental il a été soudé des barres de 3455m.

A terme le remplacement de tous les rails de 20kg/m et 25kg/m par des rails de 30kg/m sur toute la ligne, devrait permettre une charge par essieu de 16t.

Remplacement des 111 ouvrages métalliques de 4m et de 6m par des buses de type ARMCO.

LIGNE C : de NAZARETH à DILLA (300 km) en projet

Entre 1960 et 1965 est à l’étude un projet de desserte de la partie sud de l’Ethiopie par voie ferrée. Partant de Nazareth, elle traverse la riche province du Sidamo, et dessert les régions des Aroussis, du Balé, du Kafa et du Gommo-Goffa, pour terminer à Dilla ; soit une distance de 300km. Les travaux devaient durer 4 ans.

Toutes les études ont démontrées la rentabilité de cette ligne, le trafic actuel était estimée à 24 million de tonnes Kilométriques (tK) serait porté à 60 million de tK 5 ans après l’achèvement des travaux et 99 millions de tK 10 ans plus tard. Cette ligne aurait été l’entière propriété du gouvernement éthiopien.

Cette ligne aurait aidée au développement de la région desservie, très peuplée, riche productrice de café, coton, légumes secs, oléagineux et bois.

La ligne C est restée à l'état de projet...


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LES TELECOMMUNICATIONS du C.F.E

Les relations téléphoniques sont assurées suivant le schéma ci-dessous :

Les trois centres dont l’équipement est en "autocommutateur à intercommunications" sont reliés entre eux par un circuit direct. Un circuit dispatching relie les stations de ligne au poste central de leurs sections respectives. En outre un circuit téléimprimeur du type "point à point" assure la liaison télégraphique entre les trois centres.



La ligne téléphonique suit le long de la voie. Le fil de cuivre qui la compose excite parfois les convoitises. Chaque chef de train possède des perches et un téléphone de campagne pour se raccorder au réseau en cas d’accident ou d’arrêt sur la voie. Il possède aussi tout le matériel nécessaire pour intervenir et réparer les éléments de ligne manquants.


LA VOIE - PERIODE DU CHEMIN DE FER DJIBOUTO-ETHIOPIEN A PARTIR DE 1980.



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La voie ferrée se déroule sur 784km partant de l’altitude 0 à Djibouti et arrivant à Addis-Abeba à l’altitude de 2400m ; son écartement est de 1000 mm.

De 1947 à 1975, sur certaines portions de ligne, il est mis en place une voie armée en rails de 30kg/m provenant des usines "Wendel". Ils sont tous de type à patins, dit "Vignole", fixés par des crapauds et boulons en acier sur des traverses métalliques, type "Ménélik" provenant pour une grande partie, des usines Micheville de Lyon. Les traverses sont posées sur un ballast en pierres concassées, d’origine calcaire ou volcanique, suivant les régions traversées ; la plate-forme a généralement 4m de large. Certaines traverses posées au début de la construction de la ligne sont toujours en place, on peut encore en apercevoir à la station de Aouache, portant la date de 1913.

A la fin du règne du Négus, Empereur d’Ethiopie, en 1974 et dans les années qui suivirent, conséquence de l’idéologie du régime politique alors en place, le chemin de fer et ses installations se sont fortement détériorés, par manque d’entretien et de préoccupation commerciale. Au cours de cette période les autorités Ethiopiennes ont privilégié le transport routier et le passage des marchandises par le port d’Assab en Erythrée alors province intégrale du pays. Depuis la guerre d’indépendance de l’Erythrée, l’Ethiopie n’a plus pour seul débouché maritime que le port de Djibouti, avec un corridor ferroviaire déficient et une route très mal entretenue, préjudiciables pour le développement économique de ce pays en plein essor.

Afin de permettre le passage de convois plus importants et plus nombreux, une étude a été engagée : pour améliorer le tracé et autoriser une vitesse plus élevée. Rectification des courbes et remplacement des portions de voie construites au début de la ligne armées de rails de 20kg/m et 25kg/m provenant de la "Mossbay steel" par des voies armées de rails de 36kg/m et 40kg/m supportant une charge de 17 tonnes par essieu.

LIGNE A : DJIBOUTI DIRE DAOUA (310 Km).

Djibouti à Ali-Sabieth PK 89
- Rampes maximum de 27/1000.
- Courbes à rayon minimum de 150m dont une à rayon de 100m.
- Rails de 30kg/m sur traverses métalliques type "Ménélik".

Ali-Sabieth à Didillé PK 175
- Rampes maximum de 16/1000.
- Courbes à rayon minimum de 300m
- Rails de 30kg/m sur traverses métalliques type "Ménélik".

Didillé à Adagalla PK 202
- Rampes maximum de 13,5/1000. Passage du col et tunnel du Haar.
- Courbes à rayon minimum de 200m.
- Rails de 36kg/m sur traverses métalliques type "Ménélik".

Adagalla à Chénélé PK 300
- Rampe maximum de 13,5/1000.
- Courbes à rayon minimum de 200m.
- Rails de 40kg sur traverses monobloc béton, attaches "Pandrol Fastclip ®".

Chénélé à Diré Daoua PK 310
- Rampe maximum de 25/1000
- Courbes à rayons minimum de 200m
- Rails de 40kg/m sur traverses monobloc béton, attaches "Pandrol Fastclip ®".

LIGNE B : DIRE DAOUA ADDIS-ABEBA (472 Km).

- Rampe maximum de 25/1000.
- Courbes à rayon minimum de 150m
- 46km en rails de 30kg/m sur traverses métalliques type "Ménélik".
- 25 km en rails de 36kg/m sur traverses métalliques type "Ménélik".
- 11 km en rails de 40kg/m sur traverses monobloc béton, attaches "Pandrol Fastclip ®".
- 390 km en rails de 25 kg/m sur traverses métalliques type "Ménélik".

Des fonds de l’Union Européenne, permettent la réhabilitation d’une partie de la voie, dont les travaux devaient être achevés courant 2009.

Deux sociétés sont commissionnées pour entreprendre les travaux, une société italienne, CONSTA MATTIOLI et une société espagnole, INECO TIFSA, cette dernière, étant chargée de réaliser :
- une nouvelle plateforme à la traversée du lac de Bésaka, supportant la voie en rail de 40kg/m.
- la construction à Diré Daoua d’une usine de fabrication de traverses monobloc en béton, à raison de 15.000 traverses par mois.
- à Doukham, dans la banlieue d’Addis-Abeba, un atelier annexe chargé de la construction et de l’assemblage d’éléments métalliques destinés aux ponts.

La nouvelle voie est constituée de rail de 40kg/m reposant sur des traverses monobloc en béton et fixées par attaches "Pandrol Fastclip ®".

Dans le futur l’Ethiopie projette la construction d’un réseau ferré de 5000km reliant entre autre le Soudan au Kenya, passant par Nazareth : reste à définir un écartement...